Après avoir passé son baccalauréat au lycée de Brel, il fut de 1909 à 1914 étudiant en philosophie à l'université de Bonn. Il se lia avec le peintre August Macke, le poète J, T. Kuhleman et les membres du groupe La Jeune Rhénanie, et commença à peindre. Durant la guerre de 1914-1918, mobilisé dans l'artille-rie, il exécuta quelques aquarelles. En 1919, avec Arp et J. T. Baargeld, il mena l'action dadaïste à Cologne, fondant la Centrale Dada WC, organisant une expo-sition collective Dada, et éditant Der Ventllator, dis-tribué à la sortie des usines. Cette même année, il publia un album de lithographies, Fiat Modes, et découvrit le collage. En mai 1920, son exposition à Paris à la galerie du Sans Pareil, fut l'occasion d'une sensationnelle manifestation orchestrée par Breton et Tzara. En 1922, Max Ernst s'installa à Paris, où il gagna sa vie en confectionnant des colifichets pour une fabrique d'articles de pacotille. Participant à la constitution du groupe surréaliste, il fut plus parti-culièrement l'ami de Paul Éluard, avec qui il écrivit Les Malheurs des Immortels (1922), dont il décora la maison à Saint-Brice, et qu'il accompagna en 1924 dans un voyage en Indochine. Le 25 août 1925, il inventa le frottage qui allait lui inspirer le recueil Histoire naturelle (1926) et des toiles saisissantes. En 1926, il fut l'auteur avec Mirô des décors et des costumes de Roméo et Juliette pour les ballets de Diaghilev. Il inaugura le genre du roman-collage avec La Femme 100 têtes (1929) et Une Semaine de bonté (1934). En 1936, il entreprit de grands tableaux en utilisant le procédé de la décalcomanie, comme La Nymphe Écho (New York, Museum of Modern Art), et fut représenté par quarante-huit œuvres à l'exposition « Fantastic Art, Dada, Surrealism » de New York. Après avoir fait les décors d'Ubu enchaîné à la Comédie des Champs-Élysées, à Paris, il se retira, en 1938, avec Leonora Carrington dans une maison à Saint-Martin-d'Ardèche. En 1939-1940, il fut interné en France comme étranger dans divers camps de concentration du Midi. En 1941, il partit pour les États-Unis, où il se maria avec Peggy Guggenheim, et gagna un concours de peinture ayant pour sujet la Tentation de Saint-Antoine. Il rencontra Dorothea Tanning, qu'il épousa en 1946, et construisit pour vivre avec elle une maison en bois à Sedona, dans l'Arizona. Là, il peignit des gouaches microscopiques, les Microbes, réalisa des sculptures et de nombreux tableaux intensément colorés. Il rega-gna l'Europe en 1949, fit en 1950 des expositions à Paris chez René Drouin, et au Château de Brühl. En 1952, durant un voyage dans les îles Hawaï, il prononça des conférences à l'université d'Honolulu. Il reçut le grand prix de la Biennale de Venise en 1954, ce qui motiva son exclusion par les surréalistes. Il se fixa dès 1955 à Huismes en Touraine, et se fit naturaliser français. Il écrivait à cette époque de son œuvre: « Séditieuse, inégale, contradictoire, elle est inacceptable, pour les spécialistes de l'art, de la culture, du comportement, de la logique, de la morale. Elle a en revanche le don d'enchanter mes complices : les poètes, les pataphy-siciens, quelques analphabètes. » Il a été finalement accepté par tous. Depuis ses rétrospectives au musée d'Art moderne de Paris en 1959 et au Museum of Modern Art de New York en 1961, jusqu'à l'inaugura-tion en 1968 de la Fontaine d'Ambroise, et la célé-bration officielle de ses quatre-vingts ans en 1971 au musée de l'Orangerie, Max Ernst n'a cessé de voir croître sa gloire internationale. En 1974, il exposa ses dernières œuvres à la galerie lolas de Paris.
Né en 1891 à Brühl, Rhénanie, mort en 1976 à Paris
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