Lorsqu'il étudiait à l'École des beaux-arts de Bucarest, dont il fut boursier de 1927 à 1929, il ne cessait de travailler d'après nature, prenant comme modèle une prostituée qui venait poser chez lui chaque matin. Il fréquenta le grand poète roumain Arghezi, et collabora à la revue Unu dirigée par Sasa Pana. Arrivant à Paris en 1930, il dut y faire divers métiers pour subsister : pendant quelque temps, il fut le chasseur du restaurant Sémiramis, obligé de servir en costume turc la clientèle. Ami de Brauner et de Tanguy, il fut entraîné par eux dans le groupe sur-réaliste, en 1934 ; mais ce contact lui causa une déception, et il se replia sur lui-même durant quatre ans. Ce fut en 1938 qu'il adhéra pleinement au sur-réalisme, et qu'il commença à peindre une oeuvre qui en reflétait les exigences. Les tableaux de sa première période représentaient des écorchés ; il voulait exprimer le mouvement et la force en met-tant à nu des structures musculaires, cherchait même à rendre l'écorchement des choses, souhaitant écor-cher le ciel et la terre pour les dévoiler. Ensuite Hérold évoqua un univers en voie de cristallisation, avec des êtres pareils à des cristaux, parmi des formes minérales à facettes et à arêtes vives. « J'oppose aux structures molles de Dali l'objet construit en aiguille, verre cassé, lames tranchantes, cristal. Une main coupante, une coupe poignard », disait-il. La Liseuse d'aigle (1942), qu'il fit à La Coste, dans le Vaucluse, où il séjourna le plus souvent, fut le point de départ de ces nouvelles recherches, réunies dans son exposition, en 1947, à la galerie des Cahiers d'Art. En son activité surréaliste, il a été l'auteur de divers objets - la cravate en herbe qu'il faut arroser tous les matins, la rose qui fait tic-tac, l'épée dont la poi-gnée est un haltère, etc. -, l'un des dessinateurs du jeu de cartes de Marseille, et le créateur de l'autel des Grands Transparents à l'Exposition internatio-nale du surréalisme de 1947 chez Maeght. Il a illus-tré de nombreux livres, parmi lesquels Le Soleil placé en abîme de Francis Ponge (1954), et a écrit un Maltraité de peinture (1957). Il s'est dégagé de la période des cristaux pour peindre les éléments, tels des fragments dispersés qui tentent de s'harmoni-ser. Ses expositions de 1957 au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles et de 1959 à la Cour d'Ingres à Paris témoignèrent de son évolution. En 1960, après avoir donné une image du lait, il traversa une période de peinture blanche où il affirmait : « Le blanc me tient. Toute ma peinture sera entre le blanc de la toile vierge, et ce blanc fatal où l'oeuvre risque de sombrer. » Il passa du blanc au rouge dans Faire un pas (1961), revint à la couleur, composa des « fêtes galantes » sur fond noir, évoquant « ce moment où les éléments s'emmêlent, l'humide, le végétal et la flamme, et même le côté terreux des choses ». En 1982, la grande exposition de ses tableaux récents à l'Institut culturel de Rome le fit appeler Par la critique : « un surréaliste autre ».
Né en 1910 à Piatra, Roumanie, mort en 1987 à Paris
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