Cet écrivain dadaïste, qui est toujours resté fidèle à l'anticonformisme de Dada, a commencé par être peintre. Après des études à l'Académie Julian, puis à l'École des beaux-arts de Paris, il exposa réguliè-rement aux Indépendants de 1908 à 1912. Influencé par le style japonisant des Nabis, il peignait des clairs de lune et des couchers de soleil, mais aussi des scènes de music-hall qu'il observait aux Folies Wagram. Ami de Picabia, il se lança avec lui dans le dadaïsme, et connut à son exemple une « période mécanique » ; ses deux toiles mécanomorphes, Esprit océanique et Jeune Femme, exposées au Salon d'Automne de 1919, furent éreintées par la presse. Son exposition en mai 1920 à la galerie du Sans Pareil, comprenant huit tableaux et quinze dessins, n'eut aucun succès. Il cessa de peindre pour écrire des pièces de théâtre comme L'Empereur de Chine (1921), des romans comme L'Autruche aux yeux clos (1924) ou Céleste Ugolin (1926), et devint en 1929 le rédacteur en chef de la revue Bifur. Il ne se remit à dessiner et à peindre qu'en 1944, évoquant des pay-sages d'une façon linéaire. Installé à Saint-Jeannet dans le Midi, estimé par tous les surréalistes, il réunit l'essentiel de sa production picturale dans une rétro-spective à la galerie Chave, à Vence, en 1965. Il fit illustrer en 1972 sa Ballade du soldat par Max Ernst, dont les trente-deux lithos rendirent hommage à son vieil ami.